Le Rouge-Gorge

Le rouge-gorge est une espèce de passereau de l’ancienne famille des Turdidae que l’on rencontre principalement en Afrique du Nord et sur l’Eurasie. Contrairement à certaines espèces d’oiseaux, l’Erithacus rubecula comme on l’appelle également, est quasiment absent de l’Océanie et de l’Amérique.

 

rouge gorge en hiver
Photographie d’un Rouge-Gorge en hiver. Crédits photographiques : Christijamin.

 

Caractéristiques

Morphologiquement, le rouge-gorge est très facile à reconnaitre, car sa face et sa poitrine sont de couleur orange foncé tirant vers le rouge en contraste avec ses parties inférieures blanches. C’est aussi un petit oiseau rondelet de 14 cm de long en moyenne pour un poids variant de 16 à 22 grammes. Il est donc légèrement plus petit qu’un moineau. Ses yeux sont noirs alors que la couleur dominante sur le reste du corps est le brun. Son bec par exemple est brun foncé à la base claire, ses pattes ainsi que ses doigts brun clair tandis que sa queue et ses ailes sont brun-vert-olive.

Le jeune rouge-gorge de son côté a de nombreuses taches de brun sur ses parties inférieures, ce qui tend à le confondre avec le jeune rossignol philomèle, un membre de la même famille. En plus, il n’a pas la fameuse tache rouge qui le caractérise une fois adulte. Pour ce qui est du mâle et de la femelle, ils se ressemblent quasiment comme deux gouttes d’eau, car leurs ailes, leur queue, leur couronne et le dessus de leur corps sont bruns. Le ventre est blanc et la gorge est comme dessinée par une bande grise sur les côtés. Ils ont également tous les deux la fameuse « gorge rouge », qui est, rappelons-le, plutôt rouge orangé.

Par ailleurs, l’Erithacus rubecula se reconnait facilement de par son comportement et son attitude classique : tête enfoncée dans les épaules, ailes un peu arquées et abaissées, queue agitée de haut en bas. Face au danger, cela change, car il agite ses ailes et sa queue en même temps et examine scrupuleusement les environs. Il s’envolera par la suite pour se réfugier, généralement sous un ensemble de végétaux qui recouvre le sol. À l’inverse lorsqu’il chasse, il se pose souvent à découvert pour attraper plus facilement sa proie. Ensuite, il sautille et picore en même temps dans l’herbe ou les pierres.

Son chant est lui aussi reconnaissable entre mille. Il est composé de gazouillis ténus, clairs et doux à la fois, souvent entrecoupés d’arrêts brusques et de courts trilles, des battements rapides et prolongés de deux notes. En automne, ce chant devient encore plus mélodieux et doux. Face au danger ou lorsqu’il est inquiet, il ne chante plus, mais crie en émettant un « siiih » aigu, ténu et plaintif. Sinon, son cri est un sec « tic », suivi d’une série courte de « tic-tic-tic… ».

Habitudes alimentaires

Comme de nombreuses espèces d’oiseau, le rouge-gorge se nourrit de baies, de fruits et de petites graines. Mais son menu quotidien est principalement constitué de petits invertébrés vivant à terre et d’insectes. En parallèle, c’est un grand habitué des mangeoires surtout en hiver lorsque la nourriture se fait rare. À cette période de l’année, il mange un peu de tout : miettes de pain, pudding pour oiseaux, cacahuètes, restes de pomme de terre et/ou de viande, sans oublier les noix, les graines et l’avoine. Il peut également se nourrir à même le sol en picorant des baies séchées, des raisins secs ou des insectes notamment.

Durée de vie

Le rouge-gorge vit entre 1,5 et 3 ans au maximum dans la nature, car 70 % d’entre eux ont du mal à passer leur première année surtout en hiver. Dans le cas contraire et s’il est bien protégé, il peut vivre au moins 10 ans. Le plus vieux rouge-gorge que l’on connait par exemple a pu vivre jusqu’à 11 ans en liberté.

Mode de reproduction

La formation et la cohabitation des couples se passent entre janvier et mars tandis que la parade nuptiale et la reproduction proprement dite se feront plus tard. Une fois le couple formé, le mâle défend vigoureusement son territoire et chante fièrement. De son côté, la femelle se charge de construire le nid fait de mousse et de feuilles sèches. Elle les recouvrira par la suite de petites plumes, de radicelles, de poils et d’herbes sèches. Cette nidification se déroule entre mars et avril, période durant laquelle elle se nourrit de tout ce que lui rapporte son partenaire. Mais cela est de courte durée, car elle le chasse rapidement pour éviter que le nid soit repéré à cause du chant du mâle.

Notons que la zone de nidification n’est pas très élevée, mais bien cachée dans les trous d’arbre par exemple, la végétation, une crevasse, un vieux mur, ou une cavité. On peut même en retrouver dans un pot de terre, ou une boite à lettres à la campagne.

Après la période de reproduction, la femelle pond habituellement 5 œufs de couleur blanche avec des taches sombres. Elle incube ensuite durant 13 jours en moyenne, seule. Le mâle quant à lui s’occupera de la nourrir durant cette période puis de nourrir leurs poussins une fois les œufs éclos durant une semaine. La semaine suivante, les oisillons mangent tout ce que les deux parents leur apportent puis apprendront progressivement à quitter leur nid. Néanmoins, ils ne savent pas encore s’alimenter seuls, et ont encore besoin de leurs parents durant deux semaines.

Lorsqu’ils deviendront plus jeunes, leur père s’occupera d’eux tandis que leur mère pourra commencer une deuxième couvée, dans le même nid ou non.

Mode de défense

Face au danger et lorsqu’il défend son territoire, l’Erithacus rubecula peut devenir très agressif surtout durant les combats. Le mâle démontre sa force en gonflant sa poitrine de façon à exhiber ses plumes rouge orangé et en baissant ses ailes. Il attaque ensuite son adversaire avec de violents coups de bec et de griffes. Cette stratégie cloue très souvent l’autre combattant au sol, le tuera même parfois. Et même avec sa petite taille, il peut très bien chasser hors de son territoire une autre espèce plus grande que lui.

Habitude de cohabitation avec les humains

Avec son corps petit et rondelet, son chant mélodieux et son caractère sociable, le rouge-gorge est très apprécié par l’homme. En plus, il s’adapte facilement au jardin et aux maisons pour s’y construire un nid. Il accepte également aisément de se nourrir dans les mangeoires. Du fait de cette parfaite entente, cet oiseau est très bien protégé sur l’ensemble du territoire français suivant l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 (modifié en 2009).